Il s’agit de musique électronique rétro-futuriste. Il s’agit de provocation, de violence à peine contenue, de rébellion. Il s’agit d’art brut et brutal. Il s’agit de bricoler des matrices, de faire renaître pour faire naître. Il s’agit d’informatique old school et de fonctions (Add N To (X)). Peut-être de cynisme. De talent. Il s’agit du cocktail rusé 1/3 de vraie batterie kraut de chez kraut + 1/3 de synthétiseurs agonisants + 1/3 de lyrisme glacial. Il s’agit d’art et d’humour.

D’une nouvelle science-fiction musicale totale, d’une brèche dans la techno, d’une niche dans l’électro, d’un raté réussi du réseau des musiques électroniques, d’un cagibi dans la clinique du docteur Caligari. Il s’agit de visages intrépides. Il s’agit d’en finir, comme toujours au début des dernières années d’un siècle. Il s’agit de bousculer, de séduire, de faire fuir (les clients potentiels de la maison Balenciaga, par exemple, lors d’un défilé). Il s’agit d’avant-garde facile à écouter. Il s’agit d’étrangeté et de malaise, de jubilation et d’invention. Il s’agit d’une fille et de deux garçons. Il s’agit de bousculer Kraftwerk, de donner des coups de pieds dans les circuits et des coups de pédales (d’effets) irréguliers sur l’autoroute pour aller plus vite. De montées de Moog comme des décharges d’adrénaline. De puissance sonore. De bleeps vieux comme le Computer World et de boom tchak terrifiants de barbarie moderne. Il s’agit de mélanger Soleil Vert à More à Lucifer Rising à Tron à Mad Max.

Il s’agit d’un disque terrible, d’un truc sensass, d’un groove maléfique et sinueux. De la pochette la plus marquante de ces dernières années aussi, de celles qu’on n’oublie pas. Il s’agit d’un des disques de l’année à venir. D’un nouveau label. D’un truc imparable et passionnant. « We are Add N To (X), please, compute ».