La trentaine frissonnante, physiques plutôt avantageux, portefeuilles apparemment garnis, un homme et une femme se rencontrent dans un grand magasin new-yorkais. Un chocolat chaud goulûment avalé et quelques glissades sur la patinoire de Central Park plus tard, ils sont persuadés d’être faits l’un pour l’autre. Mais au bout de quelques heures de cette rencontre « magique », Jonathan (John Cusack) et Sara (Kate Beckinsale) sont bien obligés de retomber sur terre car chacun d’eux a un conjoint qui l’attend à la maison. Les choses ne sont pas simples et donc autant les compliquer d’avantage (autrement il n’y aurait pas de film). Sara en pleine crise mystico-new-age décide de laisser faire le hasard, et inscrit son numéro de téléphone dans un exemplaire de « L’Amour au temps du choléra » ; à Jonathan ensuite de le retrouver parmi les centaines de bouquinistes de Manhattan…

Ce n’était qu’au bout d’un demi-siècle que les amoureux du roman de García Márquez se retrouvaient, ceux du film n’attendront que quelques années mais ça paraît tout aussi interminable. La bouteille à la mer n’ayant rien donné, tous deux s’apprêtent alors à convoler chacun de leur côté, lui avec une terne yuppie, elle avec un musicien de L.A. branché worldmusic. Ce n’est qu’à quelques jours de leurs noces respectives qu’ils se décident enfin à reprendre leur destin en main. Pour le meilleur (Elle et Lui de Leo McCarey) et le pire (Nuits blanches à Seattle de Nora Ephron), Un Amour à New York puise allègrement dans le vaste fonds des comédies sentimentales made in Hollywood. En résulte un film pas franchement désagréable, au scénario cadenassé qui ne s’autorise aucune fantaisie. Seuls les couples fraîchement formés risquent donc de regarder avec une certaine indulgence cet objet pour tout dire insignifiant. Les autres n’y verront qu’une bluette pour wasps se déroulant dans un New York de pacotille.