Pour une fois, la presse comme le public sont bien sur la même longueur d’onde s’agissant du cas Radiohead. Soyons clair : OK Computer est une bombe, une claque dévastatrice qui vient de calmer net tous les sceptico-critiques de pointe. Car Thom Yorke et sa bande n’ont jusqu’en juin dernier (date de sortie de l’album) jamais profité d’une moindre reconnaissance médiatique. Qu’a cela ne tienne, les voilà fin prêts pour liver en France et pour justifier une bonne fois pour toutes les derniers papiers dithyrambiques parus. L’honneur à Lille ! Non pas à l’Aéronef comme prévu initialement, mais au Zénith. Passons sur les Sparklehorse qui n’auront, a priori, jamais les faveurs d’un public dans ces conditions. Les premières parties humiliées, c’est pas nouveau. Dur. A moins que les lyrics de ces Sparkle comptent des « Radiohead » à toutes les phrases, auquel cas le public connaissait sans aucun doute les paroles par cœur… 21h30, nos amis ont déjà débarrassé le plancher depuis une bonne demi-heure, les loupiotes s’éteignent au son d’un Fitter happier qui se pose là et nulle part ailleurs. Ambiance. Les lascars déboulent, c’est l’extase pour ce public lillois, particulièrement zélé.

Et mieux ne valait pas trop se fier à cet Airbag un peu confus pour appréhender la suite des événements, fixée dès le deuxième morceau : Karma Police qui a mis tout le monde d’accord ! Dès lors, s’enchaîne d’un trait, quasi naturel, une séries de tracks martelés par ces perfectionnistes insatiables. A noter la surprise des chefs : The Trickster, un surprenant nouvel extrait. D’OK Computer est donc extirpé en plus des titres sus-cités, Exit music (chialant !), Subterranean homesick alien, Paranoid android (impeccable !), Electioneering (foudroyant !) et Climbing up the walls. The Bends, lui, est à la fête, et c’est tant mieux -oui, ouvrez bien vos esgourdes, le deuxième opus des « têtes de radio » est aussi un chef-d’œuvre !!!- : Iron Lung, The Bends, Planet telex, Bones, Just et Fake Plastic. Un pur régal.

Premier rappel, la prescription reprend de plus belle : Lucky (Jonny Greenwood au xylo, magnifique !), No surprises, Street spirit (fade out) et Banana Co. Les faces B, toujours à l’honneur, comme cet immanquable et euphorisant Talk show host.
Nice dream
, en second rappel, clos définitivement les festivités, toujours trop brèves. Ce soir, particulièrement.
Enfin, les aficionados de Pablo honey, fidèles des premières heures, pourront, certes, affirmer ne pas y avoir trouvé leur compte. Lurgee n’a pas suffi ! Quant à savoir si oui ou non le groupe a asséné son Creep légendaire, je me garderai bien de vous renseigner. Pour cause, les perles tubuesques viennent de déferler pendant deux heures pleines dans ce Zénith en chaleur, alors Creep vous comprenez… Bon, oui ils l’ont joué. Et alors ?

Radiohead sera à Paris (Zénith) le 18 octobre, à Grenoble le 20, à Marseille le 21 et à Toulouse le 22.
Première partie : Sparklehorse.