Rien ne peut contrarier les plans de cet agent-espion au nom exotique de Niklos Koda. Il est beau, jeune, élégant, flegmatique, charmeur, efficace, et considéré comme un des meilleurs. Rien… si ce n’est son incroyable succès auprès des femmes et son irrésistible attirance pour la gent féminine. Dès que son regard se pose sur l’une d’entre elles, le charme opère, sans aucune résistance. Ça ne plaît pas à tout le monde et surtout pas à celles qui figurent sur son tableau de chasse et ne laissent plus aucune autre trace, l’instant d’après, dans l’esprit de ce tombeur de jarretelles. Il y en a même une qui n’hésite pas à se pointer avec un fusil à pompe dans un grand restaurant pour signifier son mécontentement et régler ses comptes de manière plutôt énergique. Mais pour le moment les choses se passent bien, et lorsque ça se gâte, Niklos fait confiance à sa bonne étoile et à des maris sur le point d’être cocufiés, et prêts à l’aider… Un agent de liaison aux formes plaisantes fait appel à ses services pour régler une affaire délicate et mystérieuse. Les tractations sont déjà bien avancées entre le gouvernement français et un pays intéressé dans les mines de Cobalt, manganèse et autre bauxite. Quelques milliards sont en jeu. Inutile de dire que Koda n’a pas le droit à l’erreur. Dans le Paris actuel, du côté de Saint-Germain-des-Prés, du Lutétia et de la Place des Vosges, notre héros mène l’enquête. Le dossier « Sanche » occupe ses jours et ses nuits. Akbar Sanche est le conseiller personnel d’un certain Président Ozuto et conduit la mission auprès des français. Mais l’ombre d’un sorcier, Barrio Jesus, plane sur les échanges commerciaux ; la menace pèse de plus en plus sur les acteurs de ce marché fructueux : certains perdent la tête, d’autres perdent carrément la vie.

A l’arrière des berlines constitue le premier volume d’une nouvelle série signée Dufaux et Grenson. Mélange d’espionnage et de sorcellerie, cette enquête ne manque pas de suspens et de rebondissements. Les auteurs apportent une touche originale au scénario et au traitement des personnages. Le héros ne manque pas d’humour. Il est constamment en décalage par rapport à ce que l’on attend d’un agent aux allures de James Bond. Il se sort des situations délicates avec une certaine humilité et prouve par sa perspicacité et son expérience de la psychologie féminine que le hasard y est pour beaucoup dans sa réussite. Enfin, le genre « polar » est légèrement caricaturé, ce qui donne à l’ensemble un charme particulier.