L’épopée celtique continue sur sa lancée avec la même densité que précédemment. On avait laissé Myrrdin dans un état d’aliénation et d’apathie avancé, il fallait à ce Merlin du royaume de Bretagne une mission digne de son rang de guérisseur des âmes. Grâce à son ami Taliesin, il recouvre la raison. Les Kymry et les Lloegr se disputent les terres. Myrrdin sait que, quelque part, le plus grand chef de tous les temps attend son heure. Bientôt Arthur sera assez grand pour régner sur ce territoire si convoité. Lorsqu’il se rend chez son père adoptif, le valeureux Kynyr, Myrrdin contemple cet enfant endormi, sans dire un mot sur ce qui l’attend. La destinée de ce jeune homme est déjà toute tracée. Les années passent et en compagnie de son demi-frère Kei, Arthur se jette dans la bataille et découvre les jouissances de la victoire. Il se bat comme un lion. Grâce à lui, les Kymry triomphent de leurs ennemis et réalisent enfin leur rêve de les voir expulsés. Kaletvwlch, la fameuse Excalibur, l’accompagne désormais dans sa croisade…

Aborder le mythe d’Arthur n’est pas chose aisée. Chauvel, Lereculey et Simon ont su lui donner une dimension forte, en puisant dans sa légende originelle. L’épopée celtique permet de faire d’Arthur un personnage ambigu, peut-être plus contradictoire que l’on a coutume de le présenter. Dans l’ensemble, les auteurs se sont attachés à développer l’aspect psychologique plus que symbolique du mythe. On avait déjà constaté que Myrrdin pouvait faillir, sombrer dans la folie ; Arthur apparaît lui aussi comme à la fois invincible et fragile. La quête de sa propre identité se dessine en filigrane. Ce qu’on pouvait regretter dans le premier épisode est désormais gommé. La série gagne en nervosité. Les auteurs ont trouvé un équilibre entre la narration -nécessaire pour comprendre les enjeux- et les dialogues, qui permettent une lecture plus fluide de l’ensemble. Les scènes de combats ne font pas de quartier ; elles sont léchées et efficaces. Entre magie, songe et prophétie, Arthur doit décrypter l’avenir, sous l’œil bienveillant et discret de l’Enchanteur. Dans sa quête de la sagesse, bien des soucis l’attendent.