Enter the matrix, Starsky & Hutch et Hulk donc. Voilà à peu près à quoi se résume cet été 2003 l’actualité vidéoludique, tous supports confondus. Matrix, les séries 70’s/80’s et les super-héros, quasiment le trio gagnant du grand recyclage actuel préconisé par l’industrie du divertissements. Après la séance ciné, les éditeurs imaginent que le gamer se fera une joie d’incarner les protagonistes dont il vient de suivre les aventures sur écran. Comme si les films faisaient dorénavant office de simple teasers aux productions vidéoludiques. Après la démo (le film), le jeu en somme, soit l’identification totale et l’immersion assurée dans des univers familiers. Problème : le succès des jeux en question reposent sur le seul nom des films. Inutile de s’acharner sur le gameplay, le scénar ou la réalisation technique. Hulk est sans doute plus valable que les deux sous-merdes sus-citées -notamment d’un point de vue graphique-, mais pas de quoi crier au génie non plus : l’adaptation vidéoludique d’Universal fait dans le gentil beat’em-up des collèges.

Vous incarnez Bruce Banner (la ruse, la discrétion) et son géant vert d’alter ego (la puissance, la rage). Deux états diamétralement opposés pour faire face à deux types de situation. Les parcours tactiques d’abord, pas franchement excitants. Ici, le plus souvent, votre mission consiste à ne pas vous transformer en Hulk. Des séquences de combats ensuite, plus emballantes mais atrocement répétitives. De quoi se défouler en tout cas en profitant de la puissance destructrice sans limite du géant vert : Hulk traverse les murs, pulvérise le décors, canalise son énergie pour accroître sa force, ramasse les objets qui traîne sur son chemin pour les fracasser sur l’adversaire et enchaîne les combos pour vaincre les sbires de Leader (dont quelques boss ressortis des archives de Marvel), responsable de la création d’une armée de créatures gamma mises au monde pour anéantir la planète. Une façon comme une autre de rallonger le scénario du film d’Ang Lee (le réalisateur aurait dit-on lui aussi supervisé la réalisation du jeu tiré de son film).

Pas super ambitieux, mais garanti sans bugs, contrairement à Enter the matrix. L’intérêt finalement, c’est d’avoir affaire sur PC à un beat’em-up, genre plutôt réservé aujourd’hui aux consoles. Quoi d’autre ? Du vent.