Mots parfois vulgaires, humour souvent gras, histoires touchantes, l’anecdotique chez Combas nous projette dans nos souvenirs, notre jeunesse, à travers des scènes de la vie quotidienne. Les générations nourries de série B, de pub et de rock trouveront donc dans la peinture de Combas les traces colorées de cette culture de masse. Revendiquant une peinture spontanée, rapide, à la thématique populaire, souvent stéréotypée, ses réalisations dépassent le simple cliché. Son travail nous parle aussi de la violence ordinaire, de la banalité, de l’ennui, de l’exclusion… il ne faut pas se fier à sa palette flashy !

Vingt ans après la naissance de la figuration libre, dont Combas, Hervé Di Rosa et François Boisrond sont les illustres représentants, l’artiste sétois nous revient avec Mai Aqui (« encore ici ») et présente au musée Paul-Valéry ses derniers tableaux. En droite filiation de l’expressionnisme, du pop art, de l’art brut, la figuration libre et son pendant US (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Sharf…) finissent d’explorer la représentation picturale. Leurs peintures projettent l’art vers de nouveaux médias, de nouvelles recherches. Aujourd’hui, le marché de l’art a changé, Combas a vieilli, les toiles de la figuration libre perdent de leur valeur, le marché s’intéresse de moins en moins à ces troublions artistiques. Les années fric ont disparu et les toiles ne circulent plus de portefeuille en portefeuille.

La quarantaine d’œuvres exposées fonctionne comme les reliques de la jeunesse passée de Combas, témoin et acteur de la scène culturelle des années 80. L’artiste continue d’explorer la peinture avec son style très personnel, reconnaissable entre tous : formes cernées, écritures combinées à la toile, coulures colorées savamment organisées, un traitement rapide et violent des formes en accord avec le propos souvent agressif de sa peinture. Si la qualité des œuvres présentées au musée Paul-Valéry est irrégulière, cette exposition vaut néanmoins le détour : nous sommes chez l’artiste. Les rues, ponts et placettes de la ville portuaire regorgent alors de souvenirs nostalgiques. Un joli parcours pour les estivants.