Ils ont tous collaboré à un moment ou un autre avec notre grand designer national : Philippe Starck. Ils sont jeunes, talentueux pour sûr, inventifs, créatifs, et même souvent, drôles. On l’aura vite compris, de Starck il est très peu question dans cette exposition, car ses jeunes « disciples » se débrouillent très bien sans la présence du père. Cette collaboration avec Starck, de plus ou moins longue durée, en général entre trois et cinq années, semble donc un prétexte (entendez par là, une bonne idée), pour réunir quelques-uns et quelques-unes des jeunes designers français qui montent.

Une scénographie simple présente le mobilier et les objets sur un long podium sinueux, pour la plupart, des objets du quotidien, exceptés un meuble pour la marque L’Oréal et des flacons de parfum et autres cosmétiques. L’élégance paraît être le maître mot de ces créations. Certaines associent poésie et humour, d’autres jouent la carte de l’ultra-pratique, nous transformant en une sorte d’inspecteur gadget : une manette et la souris qui pivotent sous la chaise, les meubles qui se déploient puis se replient en un clin d’œil ou, dans un autre genre, l’oreiller avec une poche pour préservatifs.

Les titres, souvent inventifs, jouent avec les références, tels ce tabouret de sieste qui se nomme Téo de 2 à 3, le canapé-lit Morphée ou L’Oritapi de Matali Crasset qui conjugue tapis et origami, cet art du pliage japonais, qui permet ainsi à un tapis de jeu prédécoupé de devenir une tente-cachette pour les enfants. Certains objets semblent se rattacher davantage à l’œuvre d’art, laissant de côté le but pratique du design ; ainsi ce faux feu de cheminée devant lequel s’étend un tapis presque faux où s’est lové un faux chat. Tout cela symbole d’un intérieur douillet, cosy, affreusement kitsch donc furieusement tendance. Cette installation, présentée dans une exposition consacrée au design, apporte un regard ironique sur toute cette création : le bien-être et le charme chez soi poussé parfois à l’extrême si l’on s’en réfère aux magazines de décoration, grands consommateurs de design. Ce clin d’œil mis à part, la manifestation reste une présentation, un état des lieux non exhaustif, du design français. De même, elle ne répond pas à la question que pose le titre, à vous de tirer les conclusions à l’issue de votre visite, en vous aidant peut-être de la publication Petits enfants de Starck ? de Pascale Cassagnau et Christophe Pillet, sous la direction de Pierre Staudenmeyer, aux éditions Dis Voir.

Un colloque aura lieu en présence des designers et de critiques, lundi 6 mars 2000 à 17h30 dans la salle de conférences de l’Espace Landowski