Même les yeux fermés, le public des spectacles Fausses Pistes… des Musiques de cirque (au festival Jazz sous les Pommiers en 96) et Pour Invalides, changer à Opéra (Sceaux What en janvier 98) se serait régalé. Dès le premier morceau, en tous cas, c’est ce que se dit l’auditeur de ce disque qui en reprend les musiques : la magie est instantanée, la surprise constante, le plaisir réel. Aux voix des instruments se mêlent celles de Pierre Meunier, Jacques Réda (lequel n’est pas un clown -c’est même exactement le contraire- et qui, cependant, joue au funambule sur Banlieue, dans une déclamation sublime), Pierre Etaix et Jean-Pierre Marielle, dont les interventions respectives magnifient l’ensemble. Yves Rousseau (contrebasse), Frank Tortiller (vibraphone) et Pascal Vignon (batterie), créateurs d’univers diplômés, négociants en rêve, dealers d’imaginaire, nous donnent un de ces albums pas si fréquents qu’on réécoute toujours avec le même plaisir, les mêmes sourires (Les rats volants) et la même émotion. La même fascination, aussi : ainsi du dernier morceau, extrait de La Bohème de Puccini et arrangé par Frank Tortiller. 40 minutes de pure poésie.

1) Le trapèze (Franck Tortiller) – 2) Les rats volants (Yves Rousseau, Frank Tortiller) – 3) Le lion (Yves Rousseau) – 4) Les éléphants (Franck Tortiller) – 5) Il n’y a plus d’après (Guy Béart) – 6) Banlieue (Yves Rousseau, Frank Tortiller) – 7) Les clowns (Yves Rousseau) – 8) Si, mi chiamano Mimi (Giaccomo Puccini)

Yves Rousseau (contrebasse), Franck Tortiller (vibraphone, marimba), Pascal Vignon (Batterie). Pierre Meunier, Jacques Réda, Jean-Pierre Marielle, Pierre Etaix disent des textes de Jacques Réda, Pierre Etaix, Fernand Léger. Enregistré en mai 96 à Coutances et au festival Sceaux What en janvier 1998