Il y a quatre ans, le duo composé de Mario Cullmann (alias Fünf Sterne deluxe DJ Coolmann -DJ Coolmann, DJ cinq étoiles pour les non germanophones) et Mario V. Hacht (alias Molly Hartmann, producteur / ingénieur du son / remixeur), alias Visit Venus (!), avait sorti un premier album, Music for space tourism vol. 1, qui avait pris un peu d’avance sur les clubbers du « sud profond du Danemark », aiment-ils à rappeler (en fait de Hambourg, leur ville natale mal-aimée !).
A l’instar des tenants de la French Touch, les Allemands (tel Mouse On Mars) comme les Autrichiens (avec Waldeck), ont une connaissance et un respect pour les représentants de leur variété (on dira…) décalée (et les Allemands n’en manquent pas !) et de leur pop underground qu’on a bien du mal à ressentir chez les Anglais et les Américains. Comme les Français connaissent par cœur leur Gainsbourg illustré, les musiciens de la jeune génération d’outre-Rhin font la courbette à Kraftwerk et Klaus Schulze. Visit Venus ne déroge pas à la règle et c’est avec un humour tout particulier qu’ils composent leurs morceaux. Ces deux rigolos n’ayant sans doute pas assez avancé dans la réalisation de Music for space tourism vol. 2 et ne voulant pas rester longtemps éloignés de l’actualité musicale, ont confié avec la plus totale liberté d’entreprise les morceaux du volume 1 à des « copains d’école ».

Leur but : réussir la même opération que les Français de Stardust, à savoir un carton dans le monde entier. Et la surprise est plutôt bonne avec The Endless bummer Rmx appendix. A partir de leur musique donnant tout de même plus dans l’electronica noire que dans la dance décervelée, les remixeurs (dont certains de renom) ont extrait une musique bien différente de l’original.

Parfois franchement drôles car totalement connotés easy-listening (le parfait Runaways Rmx) ou electro dance (DMX krew Rmx), quelquefois inspirés par la science-fiction (X-Files notamment sur le Rae & Christian Rmx ou Klaus Schulze sur Children visité par Funkstörung) ou les films d’espionnage (Herbert remix) -James Bond n’est pas loin sur le Omar Santana edit– mais surtout par le funk (Jimpster Rmx), la soul jazz (Jazzanova remix) et la disco issue de la grande tradition late seventies ou Madchester (Rae & Chistian Rmx et Erobique dance mix) avec des lignes de basses et des accords de synthés plus vrais qu’à l’époque (Erobique dance mix), ces remixes donnent furieusement envie de se lever et de se bouger le cul.

Pari réussi donc, avec quelques-uns des remixes présents sur ce Endless bummer Rmx appendix. D’ailleurs, le sous-titre désiré par Visit Venus pour cet album de remixes n’était-il pas « We danced and danced and danced… and then we sat on the toilet », richement illustré par les dessins de la pochette ?!