Mister Jay, Mister Bee, Mister Jaaaaaames Brooooooooown vient d’avoir soixante-cinq piges, c’est le moment de le célébrer par une compilation de reprises, nous annoncent les notes de pochettes. Ooookaaayy s’exclament en choeur les Frank Black, Don Fleming, Mercury Rev et autres Fleshtones. Et ils sont seize comme ça à s’être confrontés à l’œuvre du vieux soulman.

Si on est toujours aussi heureux de retrouver la musique de Mister Dynamite, il convient de reconnaître que le travail de reprise d’une telle oeuvre demeure un exercice périlleux. Autant dire tout de suite de l’ensemble des disciples du maître qu’ils s’en tirent avec plutôt plus que moins de bonheur. Ce qui est réjouissant. En effet, on ne connaissait pas le sens du groove et de la syncope (oh, quelle syncope !) de Frank Black et sa qualité d’imitateur des cris browniens ; une merveille son Mother popcorn. De même que le Super bad de Little Sammy D. à la gouaille comparable à celle de l’ancien boxeur.
On ne connaissait pas non plus ce son et ses accélérations binaires de Carmen Quinon, ici accompagnée des forts bons Mercury Rev sur le tube It’s a man’s, man’s, man’s world.

On remarque une fois de plus, si besoin était, que l’imparable Sex machine peut être accomodé à toutes les sauces (souvenez-vous des Enfants du Rock), et que ça passe. C’est ce que démontre une nouvelle fois le collectif Q-Burns Abstract Message.

The Swingin’ Neckbreakers, qui portent à merveille leur nom, donnent la pleine mesure d’un funk/punkabilly très approprié à Good good lovin’, ramassé en un peu plus de deux minutes tandis que les Scarnela (alias The Geraldine Fibbers) allongent lascivement leurs Hot pants pour mieux préparer la déferlante rythmique des Fleshtones qui s’éclatent comme un tout jeune groupe sur Don’t be a dropout, sauce humoristique en prime.

Un inconnu, qui gagnerait à l’être un peu moins, trompettise à merveille un Please, please, please bluesy ancienne manière avec toute la soul nécessaire, avant d’éclater en sax alto et toute batterie et basse en avant, c’est Sex Mob, qui réussit là un coup de génie. Les autres se contentent d’assurer, et c’est tant mieux, car nous pouvons d’autant plus apprécier les efforts de la majorité qui s’est fendue d’un très bon, voire excellent travail de torsion de l’oeuvre du Godfather.