Cette double compilation des Ninjas permet de constater qu’ils ont toujours la pêche et qu’ils ne s’endorment pas – loin de là. À l’heure où Ninja Tune crée de nouvelles subdivisions (Big Dada pour le hip-hop, N-Tone pour les productions plus expérimentales comme Neotropic), FunkungFusion rappelle que les artistes du label sont plus que jamais inventifs et dynamiques. En tout 27 titres (dont une bonne part d’inédits) dans tous les styles, avec une constante : un groove implacable et funky. A retenir : The Clifford Gilberto Rythm Combination, qui reprend les choses là où Squarepusher les avaient laissées avant Music is rotted one note, Bernd Friedmann (aka Nonplace Urban Field) et son dub électronique élégant et mélodique ; Mr Scruff, Mixmaster Morris et Journeyman et leurs musiques de films aquatiques et sensuelles ; Kid Koala et Money Mark, très drôles ; Funki Porcini, science-fiction jazzy; Omnium qui met du groove dans le liquide amniotique ; Override, pour ceux qui ont les sens éveillés à la lecture de Life Magasine ; Chocolate Weasel : total phat electro funk ; Amon Tobin, tragique en un clin d’oeil ; Ryuchi Sakamoto, remixé très hard groove ; les Ninjas eux-mêmes : Coldcut, tout destructurés, terrifiants avec leurs capuches ; un inédit de Luke Vibert, très house lounge ; le hip hop sérieux et digne de Roots Manuva ; celui de DJ Vadim, décalé et cinématographique ; Up, Bustle and Out mettent du sitar dans leur Tandoori ; Fink à surveiller de près : quelque chose entre Stock, Hausen et Walkman et Wagon Christ. En bref, une excellente compilation. Seul problème : si les albums des artistes qu’elle présente sont tous aussi bons, ça va nous coûter cher ! Tant pis. C’est le prix à payer pour un groove éternel et de qualité.