Il y a chez Todd Terry une vraie volonté d’ouvrir le monde de la techno à des horizons nouveaux. Depuis une dizaine d’années que cet Américain de New York vogue au gré de ses productions, mixes et remixes ou collaborations avec de nombreux artistes, sa musique n’a cessé de voyager d’un genre à l’autre avec toujours cette marque rythmique particulière, lourde et profonde, rapide et structurée.
Il a glané ainsi le titre de Todd Terry « the God » (ou plus simplement « God ») après les remixes très remarqués du Missing d’Everything But The Girl, de Hyperballad ou Enjoy de Björk, des Impossible remixes de Kylie Minogue, du I’ll house you des Jungle Brothers, du Believe de Cher ou des Corrs avec Talk on corners.

Cependant, certains n’ont pas hésité à lui reprocher le fait de poser sa marque sur les remixes en collant tout simplement ses rythmes si (trop) caractéristiques sur les morceaux travaillés. Présent sur un nombre difficilement calculable de disques et compilations (de La Hacienda aux Sound of the underground en passant par Deep house, Mix of Ibiza, etc.), on reconnaît effectivement le roi des platines à ses sons rythmiques purs et durs.

Sur ce septième album en solo (quand même très souvent accompagné de vocalistes rap), Todd Terry nous refait (malheureusement) le plan du DJ qui cherche une image plus gratifiante que celle de simple roi des platines. Son travail consiste le plus souvent à découper au maximum les mesures binaires qui servent de fil conducteur à ses morceaux en oubliant presque toujours d’offrir à l’auditeur une construction vraiment intéressante.

Autant dire que cela marche quand il y a quelque chose derrière (My style en solo complet, Let it ride aux sons proches du Outside de Bowie), mais que sans les invités rappeurs (au débit plus qu’agaçant la majeure partie du temps), il ne resterait souvent que des simples plans répétitifs de cinq/six minutes chacun.
Sûr qu’il convient d’apprendre à construire de vraies structures plutôt que de coller des couches les unes sur les autres.