Le retour d’un voyageur qui aime à pratiquer l’échange en musique. Après avoir longtemps capté pour nous l’âme gitane dans ses précédents albums, « Titi » Robin tente l’aller-retour entre l’Occident et l’Orient, en passant par les terres africaines. Construit sur un répertoire en apparence éclaté (rap, wassoulou malien, chaabi…), les quinze titres qui font Kali gadji (« la fille noire ») dessinent en fait les évolutions multiples d’un univers personnel qui ne s’affranchit que dans le partage avec les autres. Partage avec ses complices habituels : Farid « Roberto »Saadna (guitare, percus et chant), Abdelkrim Sami « Diabolo » (percus et chant) et Bernard Subert (cornemuses, hautbois et bombarde). Partage également avec de nouveaux complices : un batteur (Jorge « Negrito » Trasante), un saxo (Renaud Pion), une basse (Alain Genty) et un accordéon (Gabriel Levasseur). De quoi forcer les portes… ensemble. Et sur la base d’un énorme travail inspiré des polyrythmies orientales ou africaines.

Guitariste, joueur invétéré de oud et de bouzouk, l’angevin citoyen du monde Thierry Robin chante pour la première fois dans sa langue maternelle (le français) sur cet album, qui raconte des passions liées au voyage. Poésie et romantisme font sa force, comme toujours. Et il pleut -petite fantaisie certainement- sur son prélude. C’est peut-être comme ça qu’il imagine « L’enfant/Qui franchit la noire limite/Que l’inconnu irrite ».