Après la mode des tribute albums sur lesquels les groupes en vogue du moment reprenaient l’œuvre d’un de leurs pères spirituels, c’est au tour des albums de remixes d’envahir nos discothèques, déferlante électronique oblige. Tout comme pour l’exercice précédent, le résultat flirte souvent avec l’inégalité, tournant parfois au fourre-tout. Illuminati, cependant, connaît plus de hauts que de bas, mais nécessite un nombre certain d’écoutes, ne serait-ce que pour s’accoutumer l’oreille à la variété des genres déployés ici. Les climats changent d’une piste à l’autre, passent de l’ambient distordu (Magic nights revu par My Bloody Valentine) à la drum’n’bass presque aquatique et fortement inspirée d’Ennio Morricone de John McEntire. Au passage, on notera la présence de quelques ovnis sonores, tel que Leaving this island, dont les accents folky, à la limite du dissonnant, les couches de violons, piano et guitare acoustique forment un contraste saisissant avec le reste. Ou le très dépouillé The viaduct sobre et émouvant, dépourvu de toute sophistication à l’inverse de ses voisins de CD. Il y a forcément des erreurs de parcours, les morceaux qui tournent en rond, n’en finissent pas de se mordre la queue (Third Eye Foundation entre autres) et n’ont plus aucun rapport avec l’original. Malgré ces petites imperfections, Illuminati présente un double intérêt : offrir aux fans de la mythique autant qu’underground bande de Glasgow un presque nouvel album, en même temps qu’un rapide tour d’horizon des électroniciens musicaux les plus excitants ces jours-ci.