La suite des hits souterrains de chez Wordsound, ou comment le hip-hop se veut malade et tordu, mystique et ténébreux. Malheureusement, l’ensemble n’est pas à la hauteur du premier volume et reste bien ennuyeux, voire involontairement kitsch. Rappelons-nous une époque pas si lointaine où le métal se « ressourçait » en s’inspirant de Tolkien ou Jack Vance -au mieux- et en inventant le doom ou le death-metal… On aurait affaire ici au même processus avec le hip-hop qu’on ne serait qu’à moitié étonné. Il faut bien s’inspirer de quelque chose. Comparaison sacrilège ? Pas sûr : voix d’outre-tombe saturées, ambiences lourdes et sombres, idées simplistes. Bien sûr, tout est très bien produit, mais il manque l’essentiel : la substance. Il n’y a pas de discours dans ce hip-hop là, pas de « street-credibility » évidente, ce qui ne serait pas un problème si les compositions étaient à la hauteur. Or, on s’ennuie ferme. Rob Swift est bien décevant, Prince Paul reste dans la lignée de son fantastique album Psychoanalysis, les Doors sont mis à contribution de façon amusante par Mister Law et les flûtes orientales de Djinji Brown (ne) sont (pas) envoûtantes. Mr Dead ressemble à un Sie inquiet, Unipod Particles éveille la curiosité, Sensational est vraiment bizarre et Spectre vraiment pénible. On continuera donc à croire que tagger des Elric le Nécromancien sur les murs (voir pochette intérieure) reste assez ridicule et à attendre mieux des malades de la scène illbient de Brooklyn…