« Say something ! Say something ! Express your soul ! Express your soul ! » hurle Nick Cave à la mort sur King Ink. C’était ça, les concerts de Birthday Party, que beaucoup d’entre vous n’ont pu connaître. Retour avec ce live époustouflant.
C’était ça et une phrase ornant le T-shirt de Nick Cave à l’époque : « I hate every cop in this town. The only good cop is a dead cop. » (Je hais chaque flic de cette ville. Le seul bon flic est un flic mort.). Il s’est beaucoup calmé depuis, quoique…

C’était ça et les coups qui pleuvaient sur le public. Nick Cave avec ses bagouzes et ses bottes pointues dans la gueule des mecs des premiers rangs. Nick Cave hurlant, vociférant sur fond de percussions hypnotiques, martelées par Phil Calvert, crevant ses fûts de ses coups de boutoir, aidé en cela par Mick Harvey, qui doublait les temps forts avec ses percus et profitait des temps faibles pour se coller à la rythmique d’enfer de Rowland S. Howard à la guitare et Tracy Pew à la basse. Ce live, le seul approuvé par le groupe au milieu de nombreuses bandes pirates, est-il celui de la rédemption ? Rassemblant trois prises, à Londres en 81, puis à Brême et à Athènes l’année suivante, il montre à quel point Birthday Party jouait fort, lourd, violent, n’hésitant pas à aller jusqu’à dégoûter le public, qui, lui, ne demandait que ça, de l’extrémisme.

Extrémisme est le mot qui revient le plus souvent quand on parle de Birthday Party. La musique, certes, les concerts, à n’en pas douter, et l’attitude, la destroy attitude avec sex & drugs & rock’n’roll. Ajoutez à cela la violence, terrain de prédilection de Cave et vous aurez une idée de la présence sur scène de ce groupe suicidaire. Et suicidé puisque son existence n’aura duré que quatre ans (de 1980 à 1983) avec quatre albums (Hee haw, 1980 ; Prayers on fire, 1981 ; Junkyard, 1982 ; Mutiny/The Bad Seeds Ep, 1983).