Troisième album de Anthony Child, alias Surgeon, et une évolution intéressante. Si l’on retrouve les habituels morceaux techno à la-Jeff Mills-avec-plus-de-textures, on y trouve aussi une tentative de ralentir le tempo très réussie avec des titres comme Golden ou Dinah’s dream. Golden, morceau tout en nuances, combine des structures à la Autechre et des mélodies à la Aphex Twin, ce qui lui confère une certaine beauté classique, qui n’est pas sans rappeler les ambiances développées dans le deuxième album de B12. Quand à Dialogue, il pourrait être sur le dernier Plastikman. Le reste du disque est constitué de morceaux très carrés, dérangés légèrement par des contretemps efficaces mais peu originaux. Anthony Child a le cul entre deux chaises : pas assez dansants pour le dance floor, trop dance floor pour les salons, la vie n’est pas si facile pour ses morceaux.

Ils restent cependant très bons, bien meilleurs que la plupart de ce qui sort dans ce style. Il faut bien que quelqu’un maintienne la flamme de la techno de 91 -avec un son de 98, qui doit plus à la musique concrète qu’aux transes indiennes. Bref, Surgeon évolue, et plutôt bien. L’album s’appelle Balance mais l’équilibre ne semble pas encore atteint. Surgeon se cherche. Par contre, le label s’appelle Dynamic Tension, et là, on ne saurait trouver meilleurs termes que ceux-ci pour définir la musique en cable d’acier groovy/froid de ce jeune homme qui n’a pas encore sorti son chef d’œuvre, mais qui retient de plus en plus l’attention.