Les Sofa Surfers sont issus de la nouvelle vague Viennoise qui n’en finit pas de remuer l’Europe du son moderne. L’Autriche, ce pays de l’ancienne Europe qui pourrait bien incarner la nouvelle, si l’on en croit les agitateurs que sont les gens du label Mego, ou bien encore Kruder & Dorfmeister. Les Sofa Surfers, eux, portent à merveille leur nom, puisque leur musique est la parfaite incarnation de la drum’n’bass de salon, du dub de chambre et du DJying de canapé. Drôle de son en vérité, tout étiré, limite langoureux, pas pressé en fait. Du coup, les compos sont soignées bien au-dessus de la moyenne, et comme les diverses influences passent nettement plus facilement par le goulot de cette bouteille bien faite, la potion est plus que digeste. Walking ghosts n’a rien à envier aux meilleurs défenseurs du dub -on pense en particulier certaines productions estampillées Adrian Sherwood-, le jazz-funk tropical au tempo bien marqué de The plan tape en plein dans le mille, et l’on va, jusqu’à la fin du disque, d’agréables surprises en étonnantes découvertes.

Sans jamais révolutionner les platines, mais en utilisant à chaque fois au plus juste tout ce que la culture de club et de rue peut apporter, les Sofa Surfers ont concocté un album à écouter tranquillement alangui sur le sofa, un album qui facilite le Transit.