Tout le monde ou presque l’attendait, ce premier album des Propellerheads qui devait écraser la concurrence, réduire en bouillie le big beat, ridiculiser les parangons du hip hop mutant, écrabouiller les petits faiseurs de la techno et renvoyer à leurs chères études les apprentis sorciers du sampling. On pourra dire, à l’écoute de Decksandrumsandrocknroll, que le pari est en partie réussi. Ce qu’il y a de mieux effectivement sur cet album, c’est la volonté de Will White et d’Alex Gifford de se placer en dehors des mouvances réductrices tout en puisant ce qu’il avait de meilleur dans tous les styles pour obtenir, au final, ce disque hybride mais terriblement séducteur et efficace.

Si History repeating n’est qu’une machine à remuer les fesses qui profite de la voix encore puissante de mamie Shirley Bassey, et rien d’autre, il y a suffisamment de finesse voire de souplesse pour faire des Propellerheads autre chose qu’une machine parfaitement huilée.
Le déjà connu mais toujours magnifique On her Majesty’s secret service offre un bon aperçu des possibilités des deux compères : beat changeant, samples au cordeau, arrangements somptueux, énormément de richesse sur un seul morceau, sans lui faire prendre trop de mauvaise graisse. Winning style ou Oh yeah sont du même tonneau. Même lorsqu’ils sont en recherche d’efficacité maximale -comme c’est le cas sur Dive ou Band on !-, les Propellerheads arrivent à se faire prendre au sérieux tout en donnant l’impression de nager dans le second degré.
On pourra juste regretter, finalement, qu’il manque à cet album ce que, pompeusement, on nommera un petit supplément d’âme. Un manque relatif qu’on oubliera aisément vu le plaisir pris à l’écoute du disque. Et puis, de toute manière, on est trop occupé à danser.