Et hop, encore un très bon disque qui nous vient du label Mille Plateaux (responsable de quelques attaques sonores de Terre Thaemlitz, par exemple), écurie d’élite de Force Inc. Render bandits est le deuxième album de Pluramon, deux ans après Pick up canyons. C’est en fait l’oeuvre d’un seul homme, un homme orchestre nommé Markus Schmikler. Et son orchestre se compose principalement d’un ordinateur. Il revendique lui-même cette idée de groupe virtuel, de musique pour disque dur.
Le principe en est simple. A chaque fois que le bonhomme avait besoin de sons organiques pour nourrir son monstre d’électronique, il appelait à la rescousse ses amis (dont quelques uns de très bonne renommée : Jaki Liebezeit ou Jan St. Werner) pour jouer quelques parties. C’était ensuite un jeu d’enfant ou presque de les numériser et des les échantillonner à l’envie.
Le résultat est plus que probant, à la fois très homogène et étrange, comme un très beau paysage très tranquille qui laisserait apparaître quelques imperfections, sans que l’on soit jamais capable de déceler véritablement la source de la perturbation. A ce titre, Tel. bell, le morceau d’ouverture, est extrêmement révélateur. Et les neuf autres suivent, dont un splendide Formant et l’inquiétant Gloop. Une oeuvre très intéressante, à découvrir pour ceux qui avaient raté la première livraison.