Pan American est ce que Labradford a fait de mieux depuis des lustres, c’est-à-dire depuis l’avant dernier album, A stable reference. Oups ! Pardon, Pan American est en fait le projet solo de Mark Nelson, pour cette fois échappé de son trio. Et le disque sonne clairement comme du Labradford des deux premiers albums, avec cette précision que Mark Nelson s’est apparemment nourri de dub au moment de composer ces neuf titres. Dès Starts friday, l’ambiance est la langueur jamaïcaine, mais une Jamaïque plongé dans l’ère glaciaire. Ne comptez pas sur l’ami Nelson pour vous rapporter des cartes postales de cocotiers, il donnerait plutôt dans la banquise fraîche (First position, Tract).

Ce qui est notamment remarquable sur Pan American, c’est la maîtrise de l’outil technologique et la sûreté -et modération- avec laquelle Mark Nelson en use. Sa capacité à créer des ambiances fortes sans avoir recours à une profusion d’artifices est saisissante. Lake supplies et ses échos magiques, renforcés par une basse béton, devrait pouvoir vous en convaincre. Cela fait bien longtemps qu’on n’avait pas autant apprécié les rigueurs de l’hiver !