Malgré des écoutes répétées, le nouvel album des frères Hartnoll est décevant. Dure constatation pour un fan de longue date qui considère l’album précédent In sides comme un chef-d’œuvre de pop électronique. Le premier morceau Way out est très beau, avec sa trompette et ses nappes très Barry-Morricone, mais pourquoi cette voix infâme ? Le morceau est enchaîné au second, beaucoup plus electro, avec moult boucles de synthés et sonorités acides, bien peu originales parfois. Know where to run commence comme un morceau de Twisted Science (bruyamment) et se transforme en un morceau de big beat parfaitement banal et assommant. I don’t know you people fonctionne sur le même schéma avec pas mal de tics de l’écurie Wall of Sound.

Efficace, certes. Mais on peut être efficace et inspiré. Ce n’est pas le cas ici. Otoño commence à moitié comme un tube d’Euro dance mais continue comme du bon Orbital avec, de manière assez inattendue (sauf pour ceux qui ont acheté les deux singles), des samples plutôt agréables des deux jeunes filles du duo folk Pooka. Nothing left 1 et 2 sont de sympathétiques resuçées de Björk. Enfin, le single Style est, lui, une merveille electro-krautrock à base de drones de cornemuse (il fallait y penser) sur tapis de rythmique lapis-lazuli et diamants. Ah ! Si tous les titres du disque avaient été comme celui là ! Parce qu’à chaque instant de cet album, on retrouve la patte Orbital : les rythmes légers, les nappes, la longueur des morceaux, les mélodies, bref, tout ce qui fait le son Orbital (habituellement pas si éloigné de celui de LFO période Advance) mais sans inspiration, sans souffle, sans envol. Ce qui est dommage car les trois morceaux Way Out, Otoño et Style sont vraiment bons. Dommage car la pochette est belle (et ressemble comme deux gouttes d’eau à celle du disque de Sunroof, le nouveau pseudo de Matthew Bower). Dommage car les types d’Orbital sont sympas. Et encore dommage car Orbital est un bon groupe de scène. On peut donc aller les voir en concert et, en se concentrant un peu, on le trouvera très bien ce nouvel album, finalement…