Une rencontre du troisième type entre l’Orient et l’Occident à la manière de l’ex-Malicorne Hughes de Courson. Rappelez-vous la rencontre entre Bach et le Gabon il y a quatre ans aux côtés de Pierre Akendengué et en hommage au Dr Albert Schweitzer sur Lambarena : c’était lui le « souffleur ». Et ce fut un véritable succès. Le voilà donc qui recommence. Sur un constat simple au départ. Mozart, semble-t-il, était parfois pénétré par on ne sait quel magie venue d’Egypte. On en trouve la trace dans certaines de ses oeuvres (Thamos Roi d’Egypte, L’Oie du Caire, L’enlèvement du Sérail, La flûte enchantée…).

Cela avait-il quelque chose à voir avec les penchants orientalistes de son époque ou bien cela était-il dû tout simplement à sa passion toute franc-maconnique pour les mythes pharaoniques? Toujours est-il que l’inspiration était là… En partie seulement. Car sa musique restait bien évidemment dans les limites de la musique classique occidentale. Et ne s’engageait guère dans les complexités de la musique orientale.

C’est justement à ce niveau-là que brille ce nouveau projet. En réunissant près de 150 musiciens (de l’Orient et de l’Occident) autour du violoniste Abdu Dagher, de Mostafa Ahd Aziz des Musiciens du Nil, du groupe Kahwa, de May la Cairote et sous la direction de Milan Natchef (avec l’Orchestre Symphonique de Bulgarie à ses côtés), Hughes de Courson et Ahmed El Maghreby ont su provoquer la véritable rencontre qui aurait pu avoir lieu (du vivant de Mozart) entre les génies des deux musiques. Ou comment interpréter la grâce incarnée par la musique d’Amadeus en 7/8. Ou encore… comment faire improviser un Dhikr à quelques mesures de l’entrée des choeurs du Requiem.