Chronique en sept constats simples avec basse et batterie.
1er constat : cette deuxième compilation Metalheadz est bien meilleure que la première, sortie en 1996, qui paraît déjà presque dépassée (c’est dire à quelle vitesse cette musique vieillit) et qui avait en tout cas bien joué son rôle de révélateur.
2e constat : la jungle de nos jours se fait sombre et froide -ce qui ne la rend pas moins fascinante ou intéressante, au contraire. Pour un Peshay ou un J-Majik relativement sensuels (Arabian nights, On the Nile), combien de Source Direct, Hidden Agenda ou Optical positivement glaçants ? L’ère Neurofunk bat son plein, la jungle est de plus en plus neuro et de moins en moins funk (ou alors un funk parti en guerre et sans pitié). Pas un gramme d’humour non plus dans cet amas écrasant de beats polaires, mais on n’est pas là pour ça.

3e constat : Goldie, absent du disque, est meilleur recruteur que producteur. Figure emblématique, certes, mais compositeur attristant, il est remplacé ici par Grooverider qui mène la danse (sous le nom de Codename John).
4e constat : la moyenne d’âge. Tous ces jeunes gens sont effrontément jeunes et talentueux (même si programmer un pattern n’est pas sorcier-sorcier en réalité). Où tout cela nous mènera-t-il ? Evidemment, ils veulent changer l’avenir (To shape the future, Optical) : leur vision en est inquiétante.

5e constat : Musique totalement et définitivement urbaine, voire souterraine. C’est l’armée des ombres. Basses à soulever le coeur, absence de hasard, métronomie impitoyable : tout cela est noir mais jubilatoire.
6e constat : nous sommes dans l’ère du tout digital. En pleine Sci-fi, anticipation scientifique. Qui fera un film qui colle à cette musique (pas Paul Verhoeven, en tous cas) ?
7e constat : excellente compilation d’ambiances urbaines fin de siècle. Join us !