Amis de la poésie, bonjour ! Aujourd’hui, l’équipe Rectangle International vous invite dans Le Monde b et, lors de la même escapade, dans le monde de La Poésie b. Celle-ci est l’exacte réplique discographique des créations cinématographiques marquées au sceau du « B » ; infamant pour les uns mais garant d’une esthétique essentielle pour les autres.

Le voyage commence sur les terres de (Elvi)France en compagnie de Vanzy, l’infirmière sexy que nous présente Vanzetta : comme dans les BD de gare, l’infirmière est nympho et ondule sur un funk vulgos. Le résultat ressemble à l’adaptation française d’un morceau de Ween qui n’existe pas. Après cette mise en bouche, le maître de cérémonie b fait son entrée : Raymond Chanté, puisque c’est de lui dont il s’agit, pose sa prose sur du dub qui n’abrutit pas mais rend furieusement hilare. Son single Sexe, amour, poésie dans la chambre/Chômage bénéfice ici d’une seconde carrière numérique et justifie à lui seul l’existence de cette compilation. Sexe, amour… avec ses samples de cul et son texte aux astuces imparables (« au crépuscule du sexe, c’est le festin des couilles ») est le genre de morceau inoxydable qui laisse toujours un petit sourire satisfait après écoute. On aimerait en savoir plus sur lui et déguster les vers qu’il nous cache encore. Si, comme il le proclame dans Chômage, « le nom de notre job, c’est poésie », il est temps que Raymond Chanté se remette au boulot. Pour notre plus grand plaisir.

Au moment où, dans nos contrées, Jean-Pierre Mocky est devenu le roi du lumpen-cinéma (avec résidence au cinéma Le Brady, dans le 10e), c’est sans doute chez Rectangle que se réfugie la lumpen-music : Jean Lemou sur Slip, O mon slip sert une ode dégoûtante et auto-satisfaite à son slip, « marron derrière et jaune devant », dont la facture easy listening très très cheap donne un avant-goût des productions à venir de Katerine, lorsqu’il sera gros et chauve, en 2015. Chacun va se relayer pour donner un aperçu de son monde b : Dom Farkas a l’air d’un sous-Bashung enfumé sur L’Inquisiteur b et frise le débile profond sur J’aime le foot à la télé. Parfois, on entend des semblants de débats et documents radiophoniques. Assez curieux… Le moins que l’on puisse dire c’est que les programmes de radio b ne fatiguent pas la tête. Ou plutôt, si… Heureusement, vient le Triptyque santé qui nous régénère le bulbe rachidien à grand renfort de verveine, yoga ou séances piscine. Dommage que tout, dans Le Monde b, soit susceptible de glisser sur une pente savonneuse. Certains ne supporteront pas Le Monde b et ses morceaux de bravoure, tel Le Sang et la Tomate de Pierre P, mais pour peu que l’on laisse parler l’idiot qui sommeille en chacun de nous et que l’on déménage pour la porte de Champerret, il y a, à la clé, un ticket direct pour un voyage bien réel dont la carte imaginaire (pas du cartographe b mais du peintre z) guidera les courageux voyageurs b du mont Crack à l’océan Cash en passant par les îles Banlieue.

Quand le top de la merveille rencontre la beauté de la vie dans un océan de bonheur… Que vienne le temps de La poésie z.