JSBX n’a certes pas inventé la poudre. En témoigne le pastiche insolent des Rolling Stones qui ouvre Extra-acme. Mais par contre, les déconneurs dandys sont certainement sur le marché les meilleurs artificiers doublés des meilleurs copains du monde. On croise ainsi sur cet album, et excusez du peu, Moby, Money Mark, David Holmes et Albini. Et, en cerise sur le gâteau, Wynona Rider pastichant Jon sur la pochette et dans le clip. Mais par dessus de tout, il y a là dedans, une nouvelle fois, quelques instants d’émotion intense, avec le sentiment de ne pas perdre son temps. On a connu des produits marketés plus cyniques.
Car Extra-acme était un bonus (un extra, cqfd !) destiné au marché japonais, qui en veut toujours plus. Mais il arrive dans nos bacs, comme souvent maintenant (cf. Running from demons de Radiohead) et franchement, pour faire simpliste, on peut remercier la mondialisation.
D’une part parce que qu’on ne retrouve que deux titres d’Acme (l’affolant Talking about the blues, pudiquement lifté par Holmes et Get down lover) sur cet « extra » qui en compte 9. Pas de foutage de gueule avec JSBX, c’est confirmé.

Le trio infernal, remonté comme une pendule, nous en fait encore voir de toutes les couleurs, mais sans gravité, car comme toujours le second degré démine la morgue affichée. Les lascars y vont à fond. Jon Spencer s’amuse avec classe comme si c’était la dernière fois, et nous voilà en train de batifoler avec lui devant des morceaux seventies transformés en or brut.
Qu’il est bon de réécouter les Stooges, le MC5, en encore plus salace via JSBX. Pour cette cohérence, son casting, sa pochette, ta mère et par dessus tout pour ce qu’il a dans le froc, cet Extra-acme mérite sans peine l’acquisition-fusion.