Comment composes-tu et enregistres-tu ?

Cet album est un enregistrement de ce qui est « sorti » : je me suis juste assis devant mon orgue et j’ai enregistré directement sur le « voice memo » de mon iPhone, voilà tout.

C’est quoi, cet orgue ?

Il a contient plein de sons vraiment uniques. Et il est très amusant pour jouer et écrire des chansons rapidement. J’en ai deux comme ça.

J’aime bien l’intro de l’album. Ça sonne comme l’annonce d’un cirque ou d’une fête foraine (même si mélancolique, solitaire). Ces univers t’inspirent-ils ?

C’est définitivement une sorte de mélancolie, mais plus comme une manière de de préparer l’ambiance du disque. Amusante et triste.

Tu partages avec Daniel Johnston les enregistrements spontanés, la voix haute perchée, les chansons d’amour, une sorte d’atmosphère de freak-show. Tu l’aimes bien ? Tu le connais ?

Je ne l’ai jamais rencontré. Mais j’adore ses chansons bien sûr. Il y a pas mal de musiciens bizarres comme lui que j’aime, et avec qui les gens me comparent souvent, comme R. Stevie Moore ou Gary Wilson. J’ai eu l’occasion de les rencontrer et de jouer avec eux. J’aime bien ces types là aussi.

Est-ce que ta manière de chanter (fragile, parfois un peu fausse) est intentionnelle, exprimant ainsi plus d’émotions, de douleur, que si tu étais un « bon » chanteur ?

Il y a définitivement beaucoup d’émotions qui me traversent quand je chante ces chansons. Je chantais la plupart des paroles pour la première fois, en même temps que je les enregistrais. Alors, c’est sorti de manière à la fois honnête et crue.

On te considère comme un artiste “lo-fi” et ‘DIY” mais tu enregistres tes chansons avec un iPhone, ce qui n’est pas vraiment low-tech, non ? C’est toujours de la lo-fi ? De la lo-fi 2.0 ?
Je pense que l’idée originale de la lo-fi est conservée. Il n’y a pas d’editing ni de mixage. Ça ne change pas grand-chose que ce soit enregistré avec un iPhone. Il s’est juste trouvé que c’était le moyen le plus pratique d’enregistrer des tonnes de chansons.

Le titre de l’album, “Summer in pain”, sonne comme un paradoxe : tu réunis la plus heureuse des saisons (vacances, soleil, plage, pour la plupart des gens) et le sentiment de tristesse.

C’est exactement ce que je visais.

L’intro de la chanson “Heartbeat” est comme une déclaration d’intention sur la nécessité et l’urgence de ta musique (dans un monde apocalyptique). Tu as souvent l’impression que c’est la fin du monde.

J’avais l’impression de mourir et que tout s’écroulait autour de moi. C’est ce que je ressentais, alors je l’ai dit. Ça n’a pas grand sens, mais ça en avait pour moi à ce moment-là.

Le 15 août, 16h, en showcase au Ground Control
Le 16 août,  à la Route du Rock