Premier album de la moitié de LFO, Gez Varley, compagnon du plus médiatique Mark Bell. On connaît mieux ce dernier depuis qu’il a travaillé avec Björk, remixé Biosphere, etc. On connaît moins Varley, côté obscur du duo, mais on n’en sait pas beaucoup plus avec cet album de techno minimale et monomaniaque qui rappelle les pilonnages de Maurizio ou de Jeff Mills. Sept titres très longs (entre 8 et 10 minutes chacun) et un peu ennuyeux. Varley a beau invoquer ses idoles (Mantronix, Arthur Baker, Cabaret Voltaire, Juan Atkins ou Derrick May), il n’est pas aussi efficace. Sa force réside dans les rythmiques et les bruitages plutôt que dans les mélodies, qui semblent être la partie de Bell (comme le prouve son morceau sur Wap 100). On peut danser sur certains morceaux mais ils s’écoutent plutôt en faisant la cuisine. Pour rappel, Tony montana est le nom du héros du Scarface de De Palma(la référence cinématographique est à la mode : des français de Fcomm ont choisi Cosmo Vitelli, héros de Meurtre d’un bookmaker chinois de Cassavetes) et la pochette intérieure laisse croire que Varley a voulu développer l’ambiance d’un roman noir désespéré (flingue et cigarettes). Pas de désespoir ici, juste un peu d’ennui, de lassitude malgré les petites trouvailles sonores qui émaillent le disque et la production de Stefan Betke, arrangeur sonore d’un groupe autrement intéressant : Pole.
Bref, ce premier album est assez décevant et s’il s’inscrit dans la lignée des productions allemandes ou autrichiennes du moment (Basic Channel, Force Inc, voire Mego), il ne parvient pas à éveiller l’intérêt en égalant leur dynamisme et/ou leur créativité.