Quelle capacité de renouvellement, ces petits britons ; sitôt un groupe en standby dans un genre donné… qu’un autre apparaît de suite. En effet, depuis le forfait plus ou moins consommé de Sleeper et de Justine d’Elastica, le décevant second album de Salad, voici l’arrivée de Jennifer Turner accompagnée de Furslide. Terriblement anglais, ces Américains de Californie ont pris leur cours de musique auprès des pairs du nord de l’Albion. C’est pourtant Neelee Hooper qui se colle à la production et Craig Armstrong aux arrangements de cordes. Autant dire, la pointe de la crème en matière de traitement du son. Justement, si la production parvient à nous exciter du début à la fin des treize titres (il y a un titre caché), la voix de Jennifer nous rappelle beaucoup (trop ?) celle de Marijine (Salad) et les guitares d’Adam MacDougall et de Jason Lader, celles de Salad, Elastica et Veruca Salt confondues. Autant dire que Furslide a dû bloquer sur les mid-nineties.

Heureusement, en leur temps, nous avions adoré les jeunes filles précédemment citées. Et le même charme opère avec la jolie Jennifer. Over my head, Skinny girl ou Bring you down sont décidément très Salad. Mais Hawaï est un sommet, avec la mélancolique Love song et Today forever (Furslide : Radiohead au féminin ?). Un sommet qui nous emmène loin, très loin grâce aux cordes de Craig Armstrong, mais aussi et surtout grâce à cette mélodie qui monte, monte si haut. De plus, avec la voix superbe de la délicieuse (vous verrez les photos intérieures du livret…) meneuse, nous rajeunissons de quelques années, ce qui est toujours bon à prendre. D’autant que les petits seins de Jennifer Turner (page 5) nous rappellent étrangement ceux de notre camarade de jeux d’alors. Alors…