Une douce flânerie que cet album… Car ce voyage aller-retour entre Paris et Bagdad est un rêve d’enfant. Il est nostalgique, innocent et pavé d’amour. Natif de Bassorah, ville où s’est jouée une partie de la tragédie Iran/Irak, Fawzy tente, à défaut de pouvoir réconcilier les mondes en guerre, de réconcilier les êtres. Un sérieux adepte de la paix des cœurs, qui s’appuie sur des textes d’Al-Zahawi, d’Al-Rassafi et de Verlaine. Excellent instrumentiste (luth, hautbois classique, cor anglais, chant), formé à double école (orientale et occidentale), il aime à naviguer entre les eaux du passé et celles du présent, en anticipant sur un futur proche. Sa musique est une véritable alchimie entre la tradition et le monde d’aujourd’hui, une alchimie qui revendique à la fois une modernité du ton et une intimité du discours qui longe les murs en quête d’espoir. L’influence de la musique de chambre est aussi à considérer dans ses rapports avec la composition. Peut-on dire pour autant que cette approche musicale symbolise un peu la rencontre du swing arabe et de l’improvisation jazz, ou bien faudrait-il intervertir ces termes pour mieux la définir ? C’est à voir…