Le premier album du nouveau prince du raï estampillé « made in France ». Un jeune minot sorti du Val-fourré de la région parisienne. Qui a appris à chanter auprès de sa grand-mère, une méddehet (chanteuse de raï traditionnel. Elle est originaire d’Oran, la capitale du raï) lors de quelques virées estivales au bled parental. Il avait moins de huit ans. Il est vite rentré dans le mouv’. A douze ans, il monte Les Etoiles du Raï, son premier groupe. Ecume les maisons de jeunes, court les mariages de banlieue, installe son aura dans la communauté maghrébine, passe sous la direction de Mohamed Mestar, un producteur, qui lui ouvre les portes du show-bizz. Les choses s’accélèrent ensuite. Les aînés (Khaled, Mami…), qui sont aussi ses idoles, lui tendent leurs mains. Les tournées s’ensuivent. La signature au label world de la maison Mercury également (Sankara).

Son raï s’inscrit dans une certaine modernité où la notion d’ouverture (au hip-hop, au flamenco ou au reggae…) prend toute sa place. Avec des élans pop qui évoquent sans cesse l’amour et provoquent l’hystérie de ses fans. Tellement n’brick, son titre-phare dans l’aventure de ce premier album, étale son romantisme à fleur de mots: « Tellement je t’aime, je pense à toi/Tellement je t’aime, je rêve de toi/Tellement je t’aime, passionnément/Tellement je t’aime à la folie ». On ne dira pas mieux. Sa voix, ample et généreuse, puissante et sublime, s’applique à séduire. Un large public. Faudel, le fils d’ouvrier algérien chez Talbot, s’estime prêt pour la grande aventure internationale. Il se revendique ambassadeur de la culture métisse, marinée à la façon parisienne. Parle même de s’engouffrer dans le sillon creusé par les pop-stars de la chanson française (Nougaro, Cabrel, Aznavour…). Sur scène en tout cas, il en a le charme et la grâce. Vendredi 29 mai, il l’a encore prouvé sous le grand chapiteau des Musiques Métisses d’Angoulême. Bientôt les caprices vont commencer… Car il faut de tout pour faire une grande star. Bonne chance Faudel. Nous, on savoure pour l’instant.