(Verve)

1) I’m coming home (Thom Bell and Linda Creed) – 2) A dream of you (Christian McBride) -3) Family affair (Sylvster Stewart) – 4) Theme from our fairtale (Christian McBride) – 5) … Or so you thought (Christian McBride) – 6) Summer soft (Stevie Wonder) – 7) Brown funk (for Ray) (Christian McBride) – 8) Open sesame (Ronald Bell / Kool & the Gang) – 9) Wayne’s world (Christian McBride) – 10) I’ll write a song for you (Al McKay, Philip Bailey, Steve Beckmeier)

Christian McBride (b, elb), Tim Warfield (ts), Charles Craig (p, kb), Greg Utchinson (dm), Russell Malone (g, elg), Munyungo Jackson (perc), Will Downing (voc on 2), Vesta (voc on 5). Produit par George Duke. Enregistré du 27 au 29 janvier 1998 à Hollywood

A family affair : façon de nous dire que « jazz classique, funk, rhythm’n’blues, folk (…) font partie d’une même famille (…) J’ai voulu montrer que certains titres de Sly Stone, Stevie Wonder et Earth, Wind & Fire étaient tout aussi précieux qu’un air de Gershwin ou Porter ». Sous l’égide de George Duke, producteur de ce disque, le jeune contrebassiste Chris McBride (26 ans) démontre donc que Songs in the key of life (Wonder) ou I’ll write a song for you (Earth, …) ne sont ni plus ni moins que les Summertime de nos jeunes années, et que leurs mouvements harmoniques et leurs rythmes balancés se prêtent merveilleusement à une interprétation jazz. Il faut le dire : le premier morceau, I’m coming home, sorte de groove euphorique/risant à l’écoute duquel on ne peut pas ne pas claquer des doigts et dodeliner du chef, suffit à nous convaincre du bien-fondé de la théorie du leader ; les tambours virevoltants de Greg Hutchinson, les percussions virtuoses de Munyungo Jackson, le Wurlitzer d’époque, le sax funky … tout y a une pêche étonnante. La suite est cependant très inégale : entre de très belles interprétations de standards modernes (notamment le sublime duo final contrebasse-guitare), on trouve deux morceaux à la limite de la soul de mauvaise radio, et quelques refrains faciles qui tempèrent notre enthousiasme.
Au final, l’album est agréable mais les musiciens, se dispersant dans des directions stylistiques trop nombreuses, s’essoufflent et ne parviennent pas à maintenir le rythme des premières minutes. A family affair mérite toutefois notre attention, ne serait-ce que pour l’audace de son leader.