Capitol K, nouvelle signature du label de Mike Paradinas Planet M (après Jega notamment), est un duo américain (Christian Craig Robinson et Cliff Harris) et Sounds of the Empire (aucune référence à Alec) leur premier album. Dix morceaux très variés, qui laissent apparaître clairement de très nombreuses influences (sans jamais se décider pour l’une d’entre elles) : attendez-vous donc à un déluge de références. Song for banana ouvre l’album avec une grosse rythmique pleine d’échos et de sirènes, comme si Kevin Shields avait découvert Public Enemy. Little submarine est un grondement effectivement sous-marin avec batterie et électronique : très proche d’Add N To X. People commence comme du Plastikman et se termine sur une overdose de samples (trop de sons gênent parfois l’auditeur) et un passage bruitiste aussi réussi qu’inattendu, bruitisme que l’on retrouve sur le très rythmé Song for Belgium (qui est aussi le titre d’une chanson de Headbutt, mais passons). Jump off the box est beau, calme et tranquille, assez chargé aussi : le défaut récurrent des morceaux. Sounds of the Empire déçoit par sa mélodie et ses vrombissements moyennement pertinents. Enfin, Cosmonaut fait soulever le sourcil grâce aux tintements de cristal qui parsèment le morceau. Mais surtout, le disque comprend trois magnifiques electro-ballades : Janome home, bricolée comme du Tom Waits et chantée comme du Beck ; Doe (my pooter sings), qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une souris sur Mars ; et Lagoon (qui me fait penser qu’il faudrait parler un jour de cet autre bon groupe qu’est Creeper Lagoon), acidulé comme du Ultra Vivid Scene du meilleur cru. Clairement les trois meilleurs morceaux du disque, et les plus mélodiques aussi. Point fort : les rythmiques et les mélodies ; point faible : une inutile accumulation de couches sonores. Conclusion : Capitol K, un groupe compact et à suivre.