Arne Nordheim est un compositeur norvégien de musique contemporaine et électro-acoustique encore vivant, ici remixé avec son accord par Biosphere (Geir Jenssen) et Deathprod (Helge Sten, aussi membre du groupe de free jazz Supersilent, sur le même label). Le mélange de musique concrète, de bruits électroniques et d’orchestrations très arrangées font de sa musique un cas à part. On peut retrouver sur Rune Grammofon l’original des morceaux ici remixés : l’album Electric, originellement sorti en vinyle en 1974, regroupe ses morceaux de 1968 à 1970. Les trois morceaux de Biosphere (Trasparenza, Katedra, Botaniki, les fleurs du mal) ressemblent avant tout à du Biosphere, c’est-à-dire au son du vent dans les fjords, auquel se mêlent des échos de voix lointaines et parfois des cordes (Katedra, terriblement romantique). C’est en général magnifique et apaisant.

Quand aux quatre morceaux de Deathprod (Journey to the centre of the first 1 & 2, Warp/warble, Twin decks), ils sont plutôt très minimalistes (coulées d’ondes et de nappes saupoudrées de drippings électroniques) et longs, parfois même bruitistes. Le résultat (approuvé par Nordheim) est plutôt réussi, puisqu’il permet de souligner certains passages du disque original, même si le flot rythmique des morceaux originaux est perdu. Par contre, l’effet hypnotique des morceaux est bien réel et de l’ensemble se dégage une sensation de calme et de sérénité tourmentée très agréable. Arne Nordheim, pas si transformé, est à découvrir.