Il est connu pour avoir été le chef d’orchestre de Cesaria Evora. Il est cependant moins connu pour ses talents d’auteur-compositeur. Originaire de Sao-Vicente -une île cap-verdienne, d’où viennent d’ailleurs la plupart des célébrités du cru, de B. Leza à Manuel de Novas, en passant par Tito Paris et la divine Cesaria…- il reçoit sa première cavaquinho (une petite guitare rythmique à quatre cordes) à l’âge de sept ans des mains de son père, qui est luthier. Autodidacte consacré, c’est à ses côtés qu’il apprend à en jouer de façon éclectique, après qu’il lui a transmis les secrets de la fabrication de différents instruments, dont le violon. Par la suite, il se laissera conquérir par la virtuosité de ses cousins brésiliens (Waldir Azevedo surtout), avant d’atteindre la sienne. Il goûtera également au plaisir des échanges, en laissant vaguer ses préférences du côté de la guitare flamenca d’Al Di Meola ou encore du violon de Stéphane Grappelli. Sur cet album instru à l’inspiration fluide, aérée, le jeune maître laisse son doigté flâner dans les différents genres qui ont fait le succès des nuits de Mindelo, sa ville natale (autrefois Petit Brésil). Morna, Coladeira, mazurka, Choro (un genre brésilien)… Des musiques d’hier qui vous happent par leur groove haletant. Nul doute que Bau, un surnom qui signifie « petite boîte » en portugais, vous surprendra. Ambiance « mimi » comme disent nos camarades du Disque Africain.