Il serait temps de se rendre compte que la soi-disante « scène viennoise », innovante, groovy, élégante, etc. est en fait totalement vide de sens et d’intérêt : Les Tosca, Kruder et Dorfmeister, et autres Bask, remplissent des disques et des disques de beats mous et de samples de voix qui sentent la chiasse molle. Prenons Bask : World slow down est le deuxième album de Manfred Smeckza et Peter Hartwig. Parfait. Trois morceaux sont à sauver de ce disque : Rock, ersatz précis et joli des Rythmes Digitales ; Message 99, qui ressemble à du Orbital s’ils avaient tourné dub ; et Cafe workshop, aux parfums délicats et doux de µ-Ziq. Le reste n’est que pachydermie, voix ridicules (sur Relaxation, pas du tout relaxant, plutôt insupportable de médiocrité), samples de cuivres à faire pleurer (sur Fear the boards down), influences dub de mes deux, boursouflures de clichés sur maladresses évidentes. Et on pompe Boards Of Canada sur The sunshine song (ces titres, c’est une blague ?), et on met une rythmique baggy sur Supernatural phenomenon (je n’invente rien), et pourquoi pas ? Quand on n’a pas d’idées, on peut toujours sortir des disques, rien ne l’interdit. Tout juste bon à faire office de fond sonore pour café parisien branché plein de Parisiens branchés qui n’y connaissent rien de toute façon (remplacez parisien par viennois si vous voulez), ce disque ne sert à rien.

Ajoutons que la pochette est d’une laideur infinie. Alors, fans de musique électronique, de funk, de dub, d’électro ; fans du premier album de Bask (s’il y en a) ; fans de la scène viennoise (oui, vous, là, avec votre sac coursier), je vous en prie, attendez au moins que ce disque soit en soldes avant de l’acheter. Ne vous inquiétez pas : des milliers de disques sortent chaque mois dans le monde. Sachant que le monde, justement, se contrefout de Bask, en toute logique, au moment où vous lisez ces lignes, World slow down est déjà dans les bacs des soldeurs. En plusieurs exemplaires.