L’exil, le désir, le ciel, les voyages au long cours… Il n’en fallait pas plus à Jean de La Ville de Mirmont, mort au combat en 1914, pour composer cette série de poèmes. Ces thèmes étaient dans l’air du temps. Ses contemporains en firent un emploi plus ou moins judicieux. Mais chez lui, ce qui retient l’attention, c’est la simplicité du trait, l’évocation ou l’image sensible étant d’une grande fluidité. Pas le temps de s’appesantir ni de jouer avec la métaphysique, car déjà l’orage gronde. Celui d’une guerre dont personne ne se relèvera dans le pays. Reste à trouver des lignes de fuite, un « horizon chimérique ». La mélancolie qui baigne ces vers ciselés et d’un lyrisme appliqué, et parfois fervents, est là pour nous le rappeler : le poète sort rarement de lui-même. Le spectacle de son âme compte plus que le cosmos. Nous ne savions rien de ces poèmes. Aucune anthologie, aucun homme de goût ne nous en avait parlé. Cette erreur est maintenant réparée.