Chanteur de rythm’n’blues et de soul music du milieu des années 70, Gil Scott-Heron écrivit dans sa vingtième année ce roman noir au réalisme suffocant. Fustigeant la société américaine, son racisme, ses injustices criantes, l’hypocrisie de ses institutions, il livre avec Le Vautour une chronique décapante de ses jeunes années.
Dans un New York voué à la violence des gangs et à la répression des forces de l’ordre, où drogues et flingues circulent librement, quatre adolescents liés par le destin s’inventent des jeux scabreux, entre émeutes, guérillas urbaines et soirées de déjantes. Portant en eux l’espoir d’une quelconque rédemption -les femmes n’étant là que pour pourvoir à leurs besoins les plus vitaux-, ils cherchent par différents moyens (la ruse essentiellement) à entrer dans une vie où l’espoir se fasse jour. En vain. Car la mort rode autour de chacun d’eux. Elle en emportera certains.
C’est pourtant avec ironie et tendresse que l’auteur nous convie à ce bal funèbre. Lui seul apporte, par la vitalité et l’exigence de son style, une lumière à cette sombre et belle histoire.