Revoilà Casanova, coureur de plaisirs ayant conté sa vie dans ses rocambolesques Mémoires. Maître des changements de lieux, il s’intéressa aussi -mais comment aurait-il pu y échapper ?- aux choses de l’esprit. Cette dissertation consacrée à Joseph II, « le plus respectable monarque de la terre et par ses dignités et par ses forces », vaut autant par sa profondeur que par son style. Quant aux cibles choisies, elles ont pour nom courtisans, faux-penseurs et gens de sciences. Face à eux, seuls quelques esprits clairvoyants peuvent s’opposer. La destitution des idoles vaut bien un effort. En l’occurrence, que l’on trempe sa plume dans l’acide pour pourfendre leur ridicule.

Casanova ne laissa rien au hasard. Ni les bergères, ni les rois, ni la philosophie. Son Soliloque le prouve : on ne saurait se passer de cette dernière matière où l’esprit déploie ses dons. Mais sans gravité, l’air de rien. Car Casanova est dispensateur de gaieté. Il rit de ses propres peines, préférant renouveler les plaisirs qu’il connaît. En un mot, un mouvement perpétuel, celui de la poursuite du bonheur. Mais par d’autres moyens. Par les jeux de l’intelligence, par un véritable art de vivre. Souverain.