Un regard sur la banlieue. Sur la fonction « vie » qui s’y prolonge… malgré tout. Malgré les clichés qui se construisent à travers elle, malgré les peurs qu’elle suscite dans l’inconscient collectif, et surtout, malgré son exclusion du monde. Albert Jacquard, qui préface l’ouvrage, insiste sur ce fait : la banlieue est devenue le lieu où l’on met les gens au ban d’une société qui les accepte difficilement. Ceux qui y vivent sont classés d’office hors-la-loi. Et l’essentiel -forcément- leur est refusé. Pourquoi ? On en sait rien… Tout comme on ne sait pas d’où est venu l’amalgame qui s’étale de façon complètement indécente entre le terme même de banlieue et la notion ambiguë de violence d’immigrés. On en parle actuellement dans toute la France. On en fait un lit de passions. Il est probable que la fièvre s’éteindra d’elle-même. Et que la vie continuera dans cette banlieue si malmenée, comme elle continue, souriante mais nostalgique et sans espoir, dans les images d’Eric Dexheimer. Dont acte.