« Le groucho marxisme, théorie de la révolution comique, est bien plus qu’une recette pour la lutte des crasses : comme une lanterne rouge à la fenêtre, il éclaire la destinée inévitable de l’humanité, une société déclassée. Le G-marxisme est la théorie de la noce permanente. » C’est à un exercice peut-être salutaire (pour l’époque -les années 80), mais terriblement déficient, auquel s’est livré Bob Black dans ce petit -par la taille et son ambition- essai : mettre à mal, en convoquant l’absurde, les pensées et théories politiques qui se sont prises un peu trop au sérieux depuis le début du siècle. Ainsi, de ces aimables connes que sont les féministes « radicales » aux anarchistes, qui ne furent que trop rarement à la hauteur de leurs thèses, nul n’est épargné. Cela prête à sourire, mais rien de plus. Car, sous couvert de désinvolture -les dernières dissertations (Le Féminisme comme fascisme, L’Anarchisme et autres obstacles à l’anarchie) sont plus musclées cependant-, l’auteur a choisi de nous entretenir de dégoûts bien réels. Et plus généralement de ces consciences molles, fruit de l’esprit dominant, qui veulent notre mort (et qui y parviennent finalement assez bien). Soit. Mais Bob Black se contente ici de ressasser des idées déjà exprimées -et avec quelle force !- par d’autres (Debord, Vaneigem, etc.). L’humour ne sauve pas l’ensemble. La paresse mentale itou.