Le monde de la mode londonienne ! Les secrets de la capitale anglaise en 380 illustrations ! Un texte précis et bien documenté quant au carnet d’adresses (pour le reste, soyons clair : l’auteur a ses entrées. Ce qui n’est pas un mal, quoiqu’il se laisse un peu trop prendre par ses sujets -tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, et en plus bourré de talent). Tout semblait pourtant réuni pour faire de ce livre au format classieux une référence (dans la mesure où la mode demeure sous l’emprise de l’éphémère ; soumise au goût du jour et suivie par la multitude). Le journaliste Andrew Tucker, lui-même responsable des pages mode du très professionnel magazine Drapers Record, semblait bien armé pour cela : formation solide, goût très anglais (interdiction de rigoler !) pour les couleurs, les choix photos, etc. Or, il n’en est rien. Voici pourquoi. Londres s’est toujours enorgueillie de faire et de défaire les modes. Mais les plus provocants de ses mouvements -spontanés- ou artistes ont été dénaturés par les médias. Ses avant-gardes -ici symbolisées par Vivienne Westwood et Alexender McQueen- finissent par devenir des attractions touristiques comme tant d’autres. Où alors parce que l’effet recherché par ces stylistes -la disparition du vêtement par exemple- est de mettre en avant la personnalité de celui qui le porte ? Face angélique de ce paupérisme, le fashionably-correct choisit ainsi une voie moraliste pour habiller la planète. La mode est toujours une parodie. Ce livre est à cette image : Very fashionable and so british. Ce n’est pas ce qui se fait de pire. Mais de là à jouer le jeu de nos ennemis…