Rien de tel qu’une bonne dose d’asphalte avalée à grand renfort de litres de café et de décibels technoïdes pour entamer sous les meilleurs auspices une journée de hardcore gamer : la formule, certes éculée, a le mérite d’être généralement facile à maîtriser. Des voitures plus réelles les unes que les autres à débloquer au cours du jeu, des circuits aussi tortueux que possible et une réalisation générale de bonne tenue, voilà les ingrédients que les éditeurs-cloneurs de course auto intègrent habituellement dans leur cahier des charges.

Reconnaissons-le, Vanishing point a plutôt bien appris la leçon, reprenant à son compte les grandes lignes directrices qui ont fait le succès des MSR et autres Need for speed. Le joueur commence évidemment en bas de l’échelle : à peine deux véhicules lui sont proposés pour exécuter une première virée. Même constat du côté des circuits, c’est uniquement lorsqu’ils seront débloqués que l’on pourra les parcourir dans tous les sens possibles et imaginables. Ces préliminaires achevés, le premier contact avec la piste s’avère relativement brutal. Mieux vaut rapidement s’adapter et faire face à la situation sous peine de se retrouver immédiatement relégué à la dernière place. Très orienté arcade, le soft fait clairement dans la simplicité la plus extrême. Ici, on oublie les longues phases préparatoires où l’on choisit, par exemple, après mûre réflexion, la dureté des suspensions, on passe directement aux pistes sinueuses et rythmées, agrémentées d’une circulation dense.

La particularité de Vanishing point est d’offrir un mode course très proche d’un contre-la-montre. Contrairement à la majorité des jeux de course auto où tous les concurrents démarrent sur les chapeaux de roue, sur la même ligne de départ, les démarrages des différents bolides sont échelonnés dans le temps et dans l’espace. Ainsi, il n’est pas rare de croiser un adversaire, de le doubler rageusement, et de s’apercevoir finalement que ça n’a rien changé au classement général. Troublant lorsque, après avoir dépassé une douzaine d’opposants, le résultat final inchangé affiche sans explication votre défaite pure et simple. Pire encore : la gestion de la course s’avère réellement ingérable puisqu’il est impossible de connaître en temps réel sa position exacte. Pour ce faire, le joueur doit effectivement attendre de passer un check point, seul moment de la course où quelques messages encourageants lui donnent un aperçu précis du classement. Dommage, car le principe d’affronter seul le chrono n’était pas une mauvaise idée en soi et aurait mérité un traitement un peu mieux adapté.

Pour les plus tenaces, la route vers la première place du podium risque d’être particulièrement longue. Outre un gameplay difficile, Vanishing point offre par ailleurs une jouabilité plutôt moyenne. Les bolides réagissent dans l’ensemble très mollement à vos coups de volant nerveux, rendant la conduite sur routes de montagne par temps de pluie quasi suicidaire. A noter toutefois la présence d’un mode « Cascade » original mais hélas bâclé. Ici, on vous demande de slalomer le plus vite possible ou de lancer votre véhicule dans des dérapages contrôlés terrifiants. Une manière comme une autre de s’entraîner au maniement peu aisé des véhicules.