Bon, d’accord, on commence à connaître le genre. Depuis Resident evil, et avant lui la série fabuleuse d’Alone in the dark, la musique est déjà pour ainsi dire écrite. Caméras fixes, personnages et (nombreux) monstres en 3D, musique flippante, énigmes de psychopathes, telle est la recette désormais classique d’un genre qu’on a dorénavant coutume d’appeler le « survival-horror »… Il ne reste que l’ambiance pour apporter un minimum d’originalité dans ce genre de titre. Quel est l’élément majeur d’un jeu d’aventure/action ? Comment peut-on se lasser d’un soft en l’espace de deux minutes, et jouer à un autre pendant des heures ? Pour assurer la cohésion entre les graphismes, la jouabilité, le concept, et le scénario, rien de tel qu’une bonne atmosphère… Et c’est précisément sur cet aspect du jeu que les concepteurs se sont acharnés.

L’histoire, tirée d’un anime nippon, nous expédie sans escale aux confins des années 12000 (!). A la suite de guerres sanglantes, la noble race des vampires a dominé les humains pendant de nombreux siècles. Mais les temps changent… Après un long déclin, les buveurs de sang sont maintenant au seuil de l’extinction totale, pourchassés sans relâche par des chasseurs exempts de pitié. D est l’un d’entre eux. C’est un Dunpeal, un bâtard mi-homme, mi-vampire. Il a mis son épée au service d’une noble cause : sauver une jeune fille prisonnière d’un immense château. Mais comme il le dit lui-même, « ce n’est qu’un simple job »… Vous voici donc dans la peau d’un être surhumain, rapide et puissant, doté qui plus est d’un soupçon de magie. Dans la paume de votre main, une bouche, et des yeux. C’est Main Gauche, votre associé. Il vous parle et vous conseille tout au long du jeu. Il peut également aspirer l’énergie vitale des monstres et la transformer en magie curative ou offensive. Utiliser la magie permet d’économiser les objets que vous trouvez en explorant la titanesque bâtisse, qui tient plus de la dimension parallèle que du château médiéval. Le scénario est assez bien ficelé, et les « gentils » ne sont pas forcément ceux que l’on croit, en particulier notre héros. De plus, on s’aperçoit assez vite qu’il ne s’agit pas d’une simple histoire d’enlèvement…

Au final (12-15 heures de jeu en mode normal), Vampire Hunter D est réalisé avec soin et originalité, et ce malgré un manque de moyens évident. Il décontenancera certainement plus d’un joueur par son aspect et sa maniabilité, mais regorge d’une multitude de surprises. Les énigmes sont bien pensées, et le mélange passé/futur n’est pas dénué de charme. Un soft accrocheur, si on prend la peine de se laisser gagner par son ambiance. Ah, l’ambiance…