Lara is back ! Cette promo facile aurait suffi, il y a quelques années, à faire bondir les joueurs de leur confortable fauteuil pour se jeter illico dans les aventures de la miss de synthèse. Mais voilà, l’an dernier Eidos a fait une grosse bourde qui avait de quoi décevoir les fans : Tomb raider 3. La starlette à grosse poitrine a perdu de sa superbe auprès des médias, du public… Obligée de tapiner du côté de chez Nulle part ailleurs, c’est vous dire ! Cette descente aux enfers, due aux bugs innombrables, à la difficulté mammouthesque, à l’histoire tout juste digne d’un serial des années 30, en a fait débander plus d’un. Eidos, voulant rattraper au vol la licence en pleine chute, tente de racheter son âme au diable du profit instantané en sortant cet épisode 4. De quoi laisser perplexe… Pour attirer le chaland et redorer le blason de la série, l’éditeur a même décidé de le sous-titrer La Révélation finale. Chant du cygne ou promesse marketing ? Nul ne le sait, même pas cet Indiana Jones émasculé. Pourtant, si déjà on observe le succès commercial (65 000 unités vendues le premier week-end en Angleterre), la réponse se fait d’elle-même, sans qu’il soit nécessaire d’aller jusqu’au bout de l’aventure. Ne boudons pas nos instincts primaires, elle en vaut tout de même la peine.

L’action se passe cette fois-ci uniquement en Egypte, pays de toutes les convoitises d’antan et de toutes les agences de voyages d’aujourd’hui. Le petit plus, c’est que vous ne commencez pas dans la peau de la femme maîtresse de vos nuits mais dans celle de la jeune pousse prometteuse. Agée au départ d’environ 18 ans (il faudrait calculer son âge exact probablement en fonction de l’évolution de son bonnet), elle vous entraîne dans un mode tutorial censé rattraper l’excessive prise de tête de l’opus précédent. Un vieux mentor, archéologue allemand à l’humour plutôt lourd, vous escorte, tous vos faits et gestes sont accompagnés de commentaires pédagogiques sur la meilleure façon d’éviter les pièges que s’apprêtent à vous tendre les concepteurs. Ambition spielberguienne, concurrence directe avec le dernier soft tiré de son célèbre modèle, Indiana Jones, les premières minutes vous feront irrémédiablement penser à son père cinématographique.

Après cette mise en bouche, les choses plus sérieuses commencent. De niveau en niveau, vous découvrez les nouveaux gestes acquis par l’héroïne, essentiellement le grimper de corde, amoureusement serrés entre ses musculeuses cuisses, la panoplie d’armes largement remaniée (viseur, arbalète aux flèches explosives…), de nouveaux véhicules… Tout a été fait dans la norme actuelle du jeu d’aventures-plateformes. D’ici à dire que le jeu soit désormais d’une facilité déconcertante il n’y a qu’un pas, largement franchi par la presse spécialisée, un peu méfiante suite à l’accueil démesuré offert à l’épisode 3. Si on le compare à son prédécesseur, TRLRF est largement plus jouable. Grâce à son environnement graphique qui n’a pas à avoir honte, loin de là. Tout est limpide, les effets de lumière, les déformations aquatiques splendidement mais assez peu discrètement présentes, la bande son toujours aussi efficace est primordiale pour progresser en toute sécurité… Mais n’exagérons rien, cette jouabilité est celle que n’aurait jamais dû perdre mademoiselle Croft. Si les rares hardcore gamers encore intéressés se l’enverront au petit-déj’, le grand public visé mettra nettement plus de temps avant de finir de parcourir ces centaines de kilomètres jonchés de pièges et de mécanismes toujours bien pervers. D’autant que les programmeurs nous font tourner en bourrique avec des allers et retours saoulants et des pseudo-fins de niveau trop fréquentes. Est-ce à dire qu’Eidos sera déjà revenu sur son titre faussement final avant que vous n’ayez eu le temps d’achever cet opus ? Qui sait…