Link l’elfet-minet revient, mais cette fois, des polygones lui ont poussé sur la tronche et partout autour. Fallait pas en faire toute une chaîne de montagnes de ce Zelda 64. Suffisait d’attendre et de la mettre en sourdine. On nous bassinait avec avant même que la 64 bits de Nintendo ait eu l’idée de sortir en public. C’est le second joker de la seconde manche de Nintendo. Imaginez Mario 64 auquel on aurait greffé quelques cellules grisâtres et une galaxie non seulement lyrico-féerique mais aussi épico-médiévale (en gros, de l’heroic-fantasy mangamorphe). Vous tomberez approximativement sur Zelda 64.
Passons sur la quête cryptobsessionnelle. Le scénar’ est bien ficelé, rebondit ce qu’il faut pour maintenir la tension et la pression au beau fixe. On peut avoir l’impression de parcourir un livre d’images de maternelle, mais on pourra encore envisager la chose sous l’angle de l’art naïf. C’est moins acidulant que Mario, même si le parc d’attraction n’est jamais très loin. La 3D a enrichi sans la galvauder la mirifique jouabilité de Zelda et la liberté de locomotion -de marauder, de musarder, de lanterner- est sacrement enivrante. D’autant que la nature et la météo suivent leur propre cycle. Le contrôle du perso est précis. Link pourra désormais galoper en canasson et devenir adulte. Pour le reste, toujours du Zeldaland à perte de vue. Moins de crimes et d’escrime au profit du logique et du déductif. La 3D élargissant matériellement l’éventail des énigmes, la figuration de l’adversité peut en effet revêtir des aspects moins guerriers.