O joie ! O satisfaction intense et non dissimulée ! Enfin un souffle de fraîcheur dans le style très figé et lassant du shoot-action. Depuis Apocalypse, et avant lui l’excellent One, pas simple de se faire plaisir en pulvérisant tout sur son passage. Il faut dire qu’une telle maniabilité et un tel rythme ne sont pas choses courantes dans ce genre de soft. Comme quoi, l’écurie Bandai nous réserve encore quelques surprises.

Primo, sachez que le concept du jeu est tout simplement génial. Jutah (prononcer « iouta ») est un beau jeune homme triste aux cheveux blancs. Il n’a rien du héros ultramusclé et viril, mais c’est malgré tout une parfaite machine à tuer, avec d’énormes canons quasi greffés sur les avant-bras. Oublions les lasers et autres missiles, ici on se met dessus à coups de bombes. Un bouton pour les poser (ou les lancer), un autre pour les faire exploser. Simple. Ces bombes peuvent également être déposées directement sur un ennemi qu’on aura « accroché » au préalable. Plus intéressant encore : vous pouvez les cumuler pour obtenir des explosions toujours plus puissantes, tout l’art du bon gamer consistant à ne pas se trouver au mauvais moment dans le champ de déflagration lorsque l’engin pète ! Une fois lancé dans la partie, vous ne pouvez utiliser que deux bombes à la fois, mais patience : vous deviendrez assez vite un maître artificier…

Voilà pour les bombes, mais gaffe, ça se complique. Outre cette arme de base, on trouve en chemin des petits containers de « métal liquide », de trois natures différentes. Le napalm (inutile de vous faire un dessin : ça brûle), le liquide paralysant et enfin le fluide gravitationnel. Ces armes secondaires aux effets destructeurs peuvent non seulement être combinées entre elles, mais aussi avec les bombes. Tout dépend de ce que vous voulez obtenir. Si vous maîtrisez ces combinaisons, les ennemis ont clairement du souci à se faire. De plus, les effets sont assez spectaculaires et c’est assez joli à reluquer…

Avec tous ces jouets, il s’agit de remettre de l’ordre dans un immense croiseur de combat, le Dante. En plus d’être immense, cet austère vaisseau est doté d’une intelligence artificielle des plus vicieuses. En clair : une quinzaine de missions successives vous mène jusqu’au tréfonds du monstre. Comprenez son cerveau. A grand renfort de dialogues et de scènes cinématiques époustouflantes, on se rend très vite compte que le scénario est plus complexe qu’il n’en a l’air. En gros, méfiez-vous des traîtres, et écoutez attentivement les conseils de vos amis…

Véritable hit en puissance, ce Silent bomber n’a en vérité pas grand-chose pour déplaire. A tel point que même les plus réfractaires au genre risquent de se prendre au jeu. L’environnement 3D est impeccable, vu d’au-dessus (façon Metal gear), saturé d’ennemis retors et de boss belliqueux. Les actions s’enchaînent, non-stop, avec une vitesse et une fluidité déconcertantes. Les explosions se succèdent sans temps mort, la difficulté est bien dosée, les objectifs de mission sont assez variés. Enfin, l’histoire est prenante du début à la fin. Pas convaincu ?