Pendant que le jeu vidéo se cherche laborieusement de nouvelles voies à explorer avant de s’ouvrir à une nouvelle génération de consoles, il reste un genre, un peu à part, qui continue pépère son petit bout de chemin, bien au chaud dans son immobilisme, sans se poser de questions. La course automobile, quel que soit sa discipline de prédilection (formule 1, rallye, course urbaine…) ne s’est d’ailleurs jamais confronté à d’autres problématiques que celle qui divise jusqu’aux plus grands fleurons du genre depuis des temps immémoriaux… Arcade ou simu ? Plutôt Outrun ou Ferrari 355 challenge ? La plupart des jeux de bagnoles refusent de trancher, préférant s’aligner sur un compromis à la Salomon, une démarche 50/50 dont la Xbox s’est justement fait une spécialité (Project Gotham racing, Racing evoluzione…), la console de Microsoft n’étant pas encore en mesure de proposer un racing-game capable de rivaliser avec Gran turismo, le mastodonte proto-simu de Sony. La voie de la sagesse, sans doute…

Pas de doute, RalliSport challenge 2 est bien un jeu de rallye estampillé Xbox. Ni vraiment arcade (possibilité de réglages mécaniques du véhicule), ni vraiment simu (prise en main directe, conduite « savonnette »), ni totalement « rallye », en fait : à l’heure où le genre ferait presque office de bonus-track au sein de racing-games de plus en plus choraux (Gran turismo, Toca race driver…), le rallye semble condamné à perdre une majeure partie de son pouvoir d’attraction et de sa justification. Signe des temps, RalliSport 2 s’éparpille donc sur un terrain à la fois large et restreint, regroupant rallye-cross, course de montagne, sur neige, etc., et fait quelques choix de game-design surprenants : privilégier des sensations de vitesse décoiffantes au détriment d’une conduite musclée est une optique assez étrange, presque déplacée dans un jeu où il faut constamment anticiper sa trajectoire. Un défaut (ou une qualité, c’est au choix) caractéristique d’une licence qui évolue à son rythme, gomme progressivement quelques-unes de ses imperfections (esthétique moins terne, mode carrière moins rigide) et assume sa nature bâtarde jusqu’au bout. Tout ça est encore un peu propret et épate-rétines, sans véritable enjeu -le rallye vidéoludique s’effaçant de plus en plus au profit de productions totales et transversales-, mais soyons lucides : le jeu vidéo peut très bien se suffire de peu sans trop y perdre de plumes…