Rien de tel qu’un jeu de plates-formes pour entrer en matière sur console portable. La recette est classique mais elle est toujours aussi efficace à voir la recrudescence des lancers de navets façon Mario Bros et autres transpositions de héros cartoonesques. Activision en bon élève studieux n’a pas dérogé à la règle, s’offrant le luxe d’un titre plein de bonne humeur : Pinobee ou le croisement génétiquement improbable entre Pinocchio, Astro le petit robot et Maya l’abeille.

Un petit air de comptine plus tard, et le héros du jour était né. Créé de toutes pièces par un sorcier aux pouvoirs surpuissants, Pinobee voit son existence de petit robot ailé au nez mutin bouleversée par le kidnapping inopiné de son paternel. S’ensuit une quête mystique ou le frelon surboosté entame la recherche de son géniteur accompagné de personnages aussi marqués que Cricket ou Fairy. Une quête qui fait aussi figure de méditation sur sa propre identité ou comment un petit robot par ses bonnes actions et son courage réussit à gagner un cœur et devenir plus… humain.

Bien loin des sarcasmes cyniques façon Shreck, Pinobee n’hésite pas à jouer la carte de la parodie, essayant tant bien que mal de se faire une place dans un genre relativement saturé et dont les figures de proue, Mario et Rayman, règnent en maîtres absolus. Reconnaissons-le, cette ambiance transgenre n’est pas sans séduire le joueur par sa fraîcheur et sa joie. Bref, on suit avec une certaine bonhomie les pérégrinations de l’insecte qui au fil de ses nombreuses aventures croisera décors boisés, ennemis badauds et fleurs des bois. Pour progresser, une seule devise: ramasser le plus d’objets possible, des fleurs en particulier qui lui serviront de réserve d’énergie et à récupérer un certain nombre de goodies pour agir sur son environnement, soigner ses blessures, etc. Le B.A.BA du jeu de plates-formes en somme, poussé dans ses derniers retranchements par une sévère rasade d’accélérations fulgurantes.

La belle histoire aurait été parfaite si la gestion des adversaires, souvent trop patauds pour offrir une quelconque résistance à vos attaques éclairs, avait été plus travaillée. Résultat : on passe sans s’en apercevoir d’un niveau à l’autre en évitant sans grande difficulté les divers obstacles. Un exercice de haute volée que notre petite abeille réussit avec une prestance inégalée à travers des graphismes ultra-soignés. Dommage qu’on n’ait guère le temps d’être surpris.